Médaille de l'Enfant Jésus de Prague
L'Enfant Jésus de Prague dans l'Eglise principale
La dévotion avait pris un tel développement qu'il était impossible de laisser l'Enfant-Jésus dans la chapelle latérale construite en 1654. Mais comme les circonstances politiques ne se prêtaient pas à des travaux de grande ampleur, on se contenta de transférer la statue miraculeuse dans l'église même, à droite de l'autel central. Cette translation eu lieu en 1741. A cette occasion, l'Enfant Jésus fut habillé d'un manteau magnifique d'une grande richesse et le nouveau tabernacle construit pour recevoir la statue, n'était pas moins resplendissant d'or et de pierreries.
Les grâces continuaient nombreuses ; des ex-voto en reconnaissance de bienfaits obtenus arrivaient de toute l'Europe.
L'autel de la statue de l'Enfant Jésus de Prague
Source de l'image : http://praguemylove.blogspot.fr/2010/12/infant-jesus-of-prague-whole-of-our.html
Départ des religieux Carmes
Mais en 1784, le joséphisme, fruit de l'esprit des Lumières, s'abattit sur l'empire autrichien et Prague ne fut pas épargné. Sous prétexte de donner à l'Eglise une forme plus raisonnable et plus nouvelle, le culte des images fut réprouvé et un grand nombre de maisons religieuses furent supprimées. Les Carmes de Prague n'échappèrent pas à la tourmente et durent s'exiler en laissant la statue de l'Enfant-Jésus à Prague. Heureusement la Providence veillait, la statue fut sauvée ainsi que la belle châsse richement ornée. L'empereur d'Autriche n'osa pas toucher à cette statue si vénérée. La chapelle des Carmes devint une église paroissiale.
l'Empereur d'Autriche Joseph II
Chute de la dévotion envers l'Enfant Jésus de Prague
Mais la dévotion envers l'Enfant Jésus s'affaiblissait suite aux bouleversements politiques et religieux. A partir de 1808 la dévotion déclina peu à peu et sembla tomber complètement dans l'oubli, à tel point que l'Enfant Jésus était plus connu à l'étranger qu'à Prague ! A ce sujet le cardinal C. Kaspar, archevêque de Prague racontait l'anecdote suivante :"Alors qu'il faisait ses études de théologie à Rome, un séminariste lui disait "Oh! dans votre ville de Prague se trouve le sanctuaire du Saint Enfant-Jésus si célèbre. N'est-il pas vrai que chez vous on l'aime tant ?" Mais il dut avouer qu'il n'en n'avais jamais entendu parler !
L'Enfant Jésus de Prague au XXème siècle
Devenu archevêque de Prague en 1931, on comprend qu'il eut à coeur de promouvoir le culte du saint Enfant Jésus par différentes initiatives pastorales :
- au congrès national de 1935, qui eut lieu dans l'église du saint Enfant Jésus, il donna pour thème des travaux :"La place de l'Enfant Dieu, pour restaurer toutes choses dans le Christ"
- quand la guerre d'Espagne commença, il exhorta son peuple à redoubler de prières au saint Enfant Jésus pour que le pays d'Espagne fut délivré du communisme.
Son successeur, Mgr Beran, continua à favoriser cette dévotion, puisqu'il changea en 1945 le titre de l'église des Carmes, qui s'appelait jusqu'alors Notre-Dame de la Victoire en souvenir de la bataille de la Montagne Blanche, en celui de Notre-Dame du saint Enfant Jésus de Prague.
Quand survint le communisme, un profond silence se fit autour de l'Enfant Jésus au moins en Tchécoslovaquie. Mais après la chute du mur de Berlin, aucune entrave ne subsistait à la reprise du culte de l'Enfant Jésus de Prague. Il a cependant moins les faveurs du public, peut-être pour deux raisons : premièrement à cause de la perte de la foi en Occident, et en second lieu à cause de la mentalité moderne qui a perdu la simplicité des Enfants de Dieu.
Il nous reste à voir comment la dévotion envers l'Enfant Jésus de Prague s'est répandu à l'étranger et les différentes dévotions se rapportant à l'Enfant Jésus.