Ignorance sur l'origine des reliques de saint Jude
Dans un article précédent nous avons évoqué la présence des reliques de saint Jude à Flavigny. Cette présence date de plusieurs siècles, mais malheureusement l'histoire est incapable de nous dire la date exacte de l'arrivée des reliques ni la manière dont elles sont venues à Flavigny. De cette ignorance, il serait téméraire de nier l'authenticité des reliques. Car ce n'est pas parce que l'on ne sait pas, que c'est faux. si notre ignorance sur l’origine de ces reliques ne peut pas prouver l'authenticité des reliques, l’histoire nous offre d’autres témoignages.
Les reliques de saint Jude et de saint Simon à Toulouse
La basilique saint Sernin (ou saint Saturnin) de Toulouse a eu le privilège d'avoir été épargnée par la révolution française. Elle possède donc un trésor de reliques inestimables, peut-être le plus important de France, gardées dans les reliquaires d’origine. Parmi ses richesses se trouvent des reliques des apôtres saint Simon et saint Jude ; de plus, l'arrivée de ces reliques à Toulouse est connue d'une manière certaine.
Saint Jude à Toulouse et à Flavigny ?
L’authenticité des reliques de saint jude conservées dans la Basilique de saint Sernin ne pose pas de problème. Elles ont été données par Charlemagne, qui les avait reçues du Pape saint Léon III. Puisque ces reliques ne sont pas complètes, il est tout à fait possible que la partie du crâne qui se trouve à Flavigny soit authentique. Mais il existe un document historique en faveur de l’authenticité dont Ansart (1783) fait mention dans son livre sur l’Histoire de l'Abbaye de Flavigny.
Le témoignage d’Ansart
Voici ce que cet auteur écrit à la page 234 :
Touchant les Reliques de saint Simon et saint Jude, dit un manuscrit, il est à remarquer que le célèbre Pierre de Marca, Archevêque de Toulouse, ayant su que l'Abbaye de Flavigny se glorifiait de posséder la plus grande partie des Reliques des Apôtres, saint Simon et saint Jude se fit donner un inventaire exact de leurs Reliques, qui se conservent dans la Collégiale de saint Saturnin de Toulouse, pour confronter ledit inventaire avec ce qui se trouve desdites saintes Reliques dans l'Abbaye de Flavigny. Ayant été nommé à l'Archevêché de Paris,et allant pour en prendre possession, il passa exprès à Flavigny pour vérifier les Saintes Reliques, et reconnu que tout ce qui manquait des ossements de ces saints Apôtres, dans les chasses de l'Abbaye de Flavigny, se trouvait dans celles de la susdite Collégiale ; et que réciproquement tout ce qui manquait à celle-ci, se trouvait en l'Église de Flavigny. Ce qui est une preuve évidente de la vérité des saintes Reliques dans les deux Églises : Il en fut dressé un procès verbal ; et l'Archevêque joignit son certificat, pour attester ce fait comme auteur et témoin ».
Le squelette entier de saint Jude
De ce texte, il ressort que :
- Autrefois Flavigny possédait, en plus d’une partie du crâne, d’autres ossements qui ont étaient donnés à d’autres églises ou qui ont été perdus pendant la révolution.
- Ces ossements faisaient avec ceux de Toulouse un squelette entier.
Avec ce témoignage nous ne sommes pas loin de la certitude quant à l’authenticité des reliques ; ce qui manque, c’est le procès verbal dressé par l’Archevêque ; il existe peut-être encore dans les archives de l’archevêché de Toulouse ou dans celles de l’ancienne abbaye de Flavigny dont certaines sont conservées dans différents lieux.
Ainsi les prétentions de la paroisse de Flavigny à posséder des reliques des apôtres saint Simon et Saint Jude sont très sérieuses. Pour clore toute discussion il suffirait de réaliser une confrontation des reliques entre celles de Flavigny et celles de Toulouse et un examen scientifique rigoureux avec par exemple un test de l’adn.
Crâne de saint Jude conservé à l'égise paroissiale de Flavigny sur Ozerain