Le chapelet du Sacré-Coeur de Jésus n'a pas une origine surnaturelle, il n'a pas été révélé par le ciel à une âme privilégiée comme pour le chapelet de saint Michel ou des choeurs angéliques.
Le chapelet du Sacré-Coeur fait partie de ces diverses pratiques de dévotion en l'honneur du Sacré-Coeur qui ont surgi dans le sillage des révélations du Sacré-Coeur faites à Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647 - 1690) au fur et à mesure qu'elles devenaient de plus en plus connues et encouragées par l'Eglise.
Ainsi l'origine du chapelet du Sacré-Coeur remonte à la fin du XVIIe s. ou début XVIIIe s.
Il existe plusieurs types de chapelet du Sacré-Coeur.
la formule la plus ancienne semble être celle-ci :
ce chapelet commence par un une croix sur laquelle on récite le Magnificat ; suivent cinq gros grains, sur lesquels, ont dit le Notre Père, entremêlés à 33 petits grains. Pendant qu'ils glissent entre les doigts, les lèvres disent "O Amour qui brûlez toujours, sans vous éteindre jamais, Charité, mon Dieu, embrasez-moi"
Petite couronne en l'honneur du Sacré-Coeur de Jésus
Ce magnifique exercice de piété a été enrichie d'indulgences par le Pape Pie VII (5 mars 1815). Ainsi nous pouvons conclure qu'il date au moins du XVIIIe s.
O Dieu, venez à mon aide, etc., Seigneur venez à mon secours
Gloire au Père, etc.
I. — O Jésus très aimant, en pensant à votre Cœur si bon et en Le voyant rempli de miséricorde et de douceur pour les pécheurs, je sens pénétrer dans le mien la.
joie et une pleine confiance d’être bien accueilli par Vous. Hélas ! que de péchés j’ai commis ! mais, comme Pierre et Madeleine, je les pleure et je les déteste, parce qu’ils Vous ont offensé, ô mon Souverain Bien! Oh! accordez- moi le pardon, et que je meure, oui, je demande par votre divin Cœur, que je meure avant de Vous offenser; et si je vis, que je vive uniquement pour Vous aimer.
On récite un Pater, cinq Gloria Patri en l’honneur du divin Cœur; puis on ajoute :
Doux Cœur de mon Jésus, Faites que je Vous aime de plus en plus.
II. — Je bénis, ô mon Jésus, votre Cœur très humble, et je Vous remercie de ce qu’en me Le donnant pour modèle, non seulement Vous m’avez vivement exhorté à L’imiter, mais encore m’en avez, au prix de tant d'humiliations, montré et aplani la voie. Insensé et ingrat! Oh! combien je me suis égaré! pardonnez-moi. Non, plus d’orgueil! Je veux Vous suivre avec un cœur humble, au milieu des humiliations, pour obtenir la paix et le salut. Donnez m’en Vous-même le courage, et je bénirai éternellement votre Cœur.
Un Pater, cinq Gloria..., Doux Cœur, etc.
III. — J’admire, Ô mon Jésus, votre Cœur très patient, et je Vous remercie de tous les admirables exemples d’invincible patience que Vous nous avez donnés. C'est en vain, j’en suis désolé, que ces exemples m’ont reproché mon étrange délicatesse, qui ne veut pas souffrir la moindre peine. O mon bien-aimé Jésus, répandez dans mon cœur un amour vif et constant pour les tribulations, les croix, la mortification et la pénitence, afin qu’en Vous suivant au Calvaire, j’arrive avec Vous à la joie du paradis.
Un Pater, cinq Gloria..., Doux Cœur, etc.
IV. — A la vue de votre Cœur plein de mansuétude, ô bien-aimé Jésus, j’ai en horreur le mien, si différent du vôtre. Une ombre, un geste, une parole de contradiction, m’irritent et m’arrachent des plaintes. Ah! pardonnez-moi mes emportements ; donnez-moi la grâce d’imiter à l’avenir, dans toutes les contrariétés, votre inaltérable mansuétude, et de jouir ainsi constamment d’une sainte paix.
Un Pater, cinq Gloria..., Doux Cœur, etc.
V. — Louons, ô mon Jésus, votre Cœur si généreux, vainqueur de la mort et de l’enfer : car II mérite bien toutes louanges. Pour moi, je suis plus que jamais confus en voyant le mien si pusillanime, qu’une parole, le respect humain, le jettent dans la crainte. Mais il n’en sera plus ainsi. Je Vous demande la force et le courage, afin que, victorieux dans les combats d’ici-bas, je triomphe ensuite avec Vous dans les joies du paradis.
Un Pater, cinq Gloria..., Doux Cœur, etc.
Recourons à Marie ; consacrons-nous de plus en plus à elle, et, pleins de confiance en son cœur maternel, disons-lui :
Par les éminents privilèges de votre Cœur plein de douceur, obtenez-moi, ô puissante Mère de Dieu, ô Marie ma Mère, une dévotion sincère et durable au Sacré Cœur de votre Fils Jésus. Renfermé dans ce Cœur avec mes pensées et mes affections, que je remplisse tous mes devoirs, et serve toujours Jésus avec gaieté de cœur, mais particulièrement dans cette journée.
V. Cœur de Jésus, brûlant d’amour pour nous,
R. Embrasez nos cœurs d’amour pour Vous.
PRIONS
Faites, O mon Dieu, que l’Esprit-Saint nous enflamme de ce feu que Notre-Seigneur Jésus-Christ a tiré des profondeurs de son Cœur pour le répandre sur la terre, où II désire ardemment voir allumé, Lui qui, étant Dieu vit et règne avec Vous dans l’unité de ce même Esprit, pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
L’Anima Christi et le Petit Chapelet du Sacré Cœur
Celle prière Anima Christi parait remonter à la première moitié du XIVe siècle. Peut-être a-t-elle pour auteur le Pape Jean XXII, qui déjà en 1330 l’enrichit d'indulgences. Les Exercices de saint Ignace ont contribué à sa diffusion. Le bienheureux Pie IX y a attaché plusieurs indulgences.
Ame de Jésus-Christ, sanctifiez-moi.
Corps de Jésus-Christ, sauvez-moi.
Sang de Jésus-Christ, enivrez-moi.
Eau du côté de Jésus, purifiez-moi.
Passion de Jésus, fortifiez-moi.
O bon Jésus, exaucez-moi.
Dans vos saintes plaies, cachez- moi.
D’être séparé de Vous, préservez- moi.
Du malin esprit, défendez-moi.
A l'heure de ma mort, appelez-moi.
De venir à Vous, commandez-moi.
Parmi vos saints admettez-moi.
Afin que je Vous loue dans les
siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Les indulgences attachées à cette prière et à de courtes invocations ont donné naissance à la pratique qui reçoit parfois le nom de Petit Chapelet du Sacré Cœur. Se servant d’un chapelet ordinaire comme d’aide-mémoire, on dit :
Sur la croix, l’Anima Christi. Sur les gros grains : Mon Jésus, miséricorde. Sur les petits grains : Doux Cœur de mon Jésus, faites que je Vous aime toujours de plus en plus. A la fin de chaque dizaine : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut.
Pour terminer :
Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon âme et ma vie.
Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi à ma dernière agonie.
Jésus, Marie, Joseph, faites que j’expire en paix en votre compagnie.
Ou bien :
Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus!
Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre.
Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour.
Autre formule pour le Petit Chapelet du Sacré Cœur
On commence aussi avec la prière Anima Christi sur la croix d'un chapelet ordinaire. Mais après on procède comme suit :
Avant chaque gros grain, on dit la prière qui suit :
Très doux Jésus, rendez mon cœur semblable au Vôtre.
A chaque gros grain, on dit :
Nous vous adorons, Jésus, qui avez été affligé dans le Jardin, et qui aujourd’hui encore êtes si cruellement outragé par les impies dans le Saint Sacrement ; nous reconnaissons, aimable Sauveur, que Vous êtes le seul Saint, le seul Seigneur, le seul Très-Haut.
A chaque petit grain, on dit :
Je vous adore, très Sacré Cœur de Jésus, embrasez mon cœur du divin amour dont vous brûlez Vous-même.
A la fin du Chapelet: Pater, Ave et l’Oraison suivante:
Seigneur Jésus-Christ qui, par un miracle ineffable de charité, avez daigné donner votre Cœur aux hommes pour leur servir de nourriture afin de gagner par là leurs cœurs ; exaucez nos humbles prières et pardonnez-nous les péchés dont nous nous reconnaissons coupables devant vous ; jetez les yeux de votre compassion et de votre miséricorde sur ceux vers qui Vous voulez bien tourner les affections de votre aimable Cœur : et puisque pour Vous honorer autant que cela dépend de nous dans l’adorable Mystère de nos Autels, et pour Vous rendre de plus agréables hommages, nous pleurons et nous détestons de tout notre cœur les outrages, les mépris, les railleries, les sacrilèges et toutes les autres impiétés auxquels les hommes ingrats se sont laissés aller contre Vous, en quelque part que ce soit du monde, allumez dans nos cœurs ce divin Amour dont le Vôtre est enflammé, faites-y naître des inclinations toutes semblables aux Vôtres, afin que pendant toute l’éternité nous puissions louer dignement l’amour que ce Sacré Cœur a eu pour nous. C’est de quoi nous Vous prions Vous qui régnez avec votre Père dans l’unité du Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Il existe encore d'autres variantes de ce petit chapelet du Sacré-Coeur où la prière Anima Christi est plus développée.
La Couronne apostolique
Cette manière de prier, connue sous le nom de « couronne apostolique », a pris naissance dans un couvent de la Visitation, au Mans (France) au XIXe s.. Cette dévotion fut inspirée aux religieuses par le zèle apostolique du P. Grollier qui, dès sa jeunesse, aimait à redire l’invocation : « Seigneur Jésus, donnez-moi des âmes ». Religieux Oblat de l’immaculée Conception, le P. Grollier mourut à l’âge de trente-sept ans, le 4 juin 1864, épuisé par le labeur des missions, au milieu des peuplades sauvages qu’il avait converties à la foi.
Matériellement, ce chapelet ou cette couronne se compose d’une médaille et de deux gros grains auxquels s’ajoutent trois dizaines formées d’un gros grain et de onze plus petits. Ces trente-trois grains rappellent les années passées par le Sauveur sur la terre.
Sur la médaille on récite les paroles du Sauveur dans sa prière sacerdotale : « Mon Père, l’heure est venue; glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie ; comme vous lui avez donné puissance sur tous les hommes, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que vous lui avez donnés. Or la vie éternelle consiste à vous connaître, vous qui êtes le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé » (Joann., XVII, 1-3). Ensuite, sur le premier gros grain, on dit un Notre Père ; sur le second, une fois : « Soit loué et remercié à tout moment le très saint et très divin Sacrement » ; « Dans votre Conception, ô Vierge Marie, vous avez été immaculée. Priez pour nous le Père dont vous avez enfanté le Fils Jésus, conçu par l’opération du Saint- Esprit ». — Après quoi, sur les trente et un petits grains, on dit l’oraison jaculatoire : « Très saint Cœur de Jésus, donnez-moi des âmes»; et, sur les trois gros grains : « Gloire soit au Père, etc. »
On termine le chapelet par la prière : « O Dieu qui voulez que tous les hommes se sauvent et arrivent à la connaissance de la vérité, envoyez, nous Vous en prions, des ouvriers dans votre moisson, et donnez-leur d’annoncer votre verbe avec une entière assurance, afin que votre parole se répande et soit glorifiée, et que tous les peuples Vous connaissent, Vous le seul vrai Dieu, et celui que Vous avez envoyé, Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité de l’Esprit-Saint, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
Il y a encore une autre manière de prier le chapelet du Sacré-Coeur qui commence aussi par la prière Anima Christi et que nous n'avons pas mis ici, car elle se trouve sur la fiche produit du chapelet du Sacré-Coeur : vous avez le lien un peu plus bas.
Ainsi le chapelet du Sacré-Coeur regroupe plusieurs pratiques de piété qui se ressemblent.
L'objet religieux que l'on appelle chapelet du Sacré-Coeur peut varier dans sa fabrication, au niveau du nombre des grains, de leur répartition, de la présence d'une croix ou d'une médaille. La couleur des grains n'est pas fixée, mais le rouge semble le plus convenable pour symboliser ce coeur brûlant d'amour.