Icône des vingt Mystères du Rosaire
Dans sa lettre apostolique "ROSARIUM VIRGINIS MARIAE" du 16 octobre 2002, le pape Jean-Paul II propose aux fidèles une nouvelle série de mystères pour la méditation du chapelet, les mystères lumineux qui portent sur la vie publique du Christ, en plus des trois séries déjà existantes :
les mystères joyeux sur l'enfance de Jésus
les mystères douloureux sur la Passion du Christ
les mystères glorieux sur la glorification du Christ
Avant cette nouveauté, les trois anciennes séries de mystères composaient la prière du rosaire, c'est-à-dire trois chapelets. Mais avec l'instauration des mystères lumineux, faut-il rajouter un quatrième chapelet pour obtenir un rosaire en entier, ou reste-t-il composé de trois chapelets ? Beaucoup de fidèles s'interrogent là dessus.
Lettre apostolique sur le rosaire
Pour répondre à cette question, relisons attentivement la LETTRE APOSTOLIQUE et arrêtons-nous sur les passages significatifs.
Jean-Paul II rappelle l'importance de cette dévotion, comment elle a été souvent recommandée par ses Prédécesseurs sur le siège de Pierre, et particulièrement par Léon XIII qu'il appelle le pape du rosaire.
Il invite les fidèles chrétiens à redécouvrir la prière du Rosaire. La raison principale qu'il invoque est la suivante : "ce dernier constitue un moyen très valable pour favoriser chez les fidèles l'engagement de contemplation du mystère chrétien... Le Rosaire se situe dans la meilleure et dans la plus pure tradition de la contemplation chrétienne."
Pour Jean-Paul II, le rosaire est un moyen très valable pour que les communautés chrétiennes deviennent d'authentiques écoles de prière. C'est une nécessité urgente : « Il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans l'art de la prière » (Lettre apost. Novo millennio ineunte, n.32: AAS 93 (2001)).
Le rosaire est une prière à la fois mariale et christologique
La prière du rosaire est une manière de contempler le Christ avec Marie, d'apprendre le Christ par Marie, de se conformer au Christ avec Marie, de supplier le Christ avec Marie, d'annoncer le Christ avec Marie.
Le Rosaire est l'un des parcours traditionnels de la prière chrétienne qui s'attache à la contemplation du visage du Christ. Le parcours spirituel du Rosaire, est fondé sur la contemplation incessante – en compagnie de Marie – du visage du Christ. C'est dans les mystères associés au dizaine du chapelet que nous contemplons le Christ.
150 psaumes et 150 Je vous salue Marie
"Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel qu'il s'est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l'autorité ecclésiale, n'en retient que quelques-uns. Ce choix s'est imposé à cause de la trame originaire de cette prière, qui s'organisa à partir du nombre 150, correspondant à celui des Psaumes."
Cette dernière phrase de saint Jean-Paul II montre l'importance du nombre 150. Le rosaire était comme le psautier des illettrés, de ceux qui ne pouvaient pas prier les psaumes. Ainsi ce nombre a un caractère symbolique. Il y aurait donc une certaine témérité à vouloir changer ce chiffre.
Saint Dominique recevant le rosaire des mains de la sainte Vierge
Les Mystères Lumineux du rosaire
Après ces considérations, saint Jean-Paul II propose l'ajout des mystères lumineux afin de donner une consistance nettement plus christologie au Rosaire et de pouvoir dire que le rosaire est un résumé de l'Evangile ; car ces mystères lumineux comble un vide entre l'enfance du Christ et sa Passion. Mais cet ajout, précise-t-il, est laissé à la libre appréciation des personnes et des communautés.
Cette dernière phrase mérite qu'on s'y arrête un peu du fait que saint Jean-Paul II ne rend pas obligatoire ces mystères lumineux. Le rosaire ne peut pas à la fois être composé de trois chapelets et de quatre chapelets. Comme le quatrième chapelet des mystères lumineux est facultatif le rosaire reste composé de trois chapelets. Cela donne à entendre que le Pape Jean-Paul II en laissant à la libre appréciation l'usage des mystères lumineux n'a pas voulu modifier le nombre de chapelets qui constitue un rosaire.
Quelques lignes plus loin, dans ce même numéro 19, on trouve un passage encore plus significatif qui montre que le rosaire reste bien composé de trois chapelets :
"Cet ajout de nouveaux mystères, sans léser aucun aspect essentiel de l'assise traditionnelle de cette prière, a pour but de la placer dans la spiritualité chrétienne, avec une attention renouvelée, comme une authentique introduction aux profondeurs du Cœur du Christ, abîme de joie et de lumière, de douleur et de gloire."
Trois chapelets pour un rosaire
Les mots que nous avons mis en gras sont très éclairants. L'intention de saint Jean-Paul II est claire : cet ajout des mystères lumineux ne modifie en rien l'aspect essentiel du rosaire ; or quelques lignes plus haut, nous l'avons fait remarqué, le pape Jean-Paul II rappelle l'importance du nombre 150 dans la constitution du rosaire. Ce nombre est un aspect essentiel du rosaire, par conséquent il est à garder. D'autre part, le nombre trois est hautement symbolique et a une grande importante ; il signifie la perfection, la sainte Trinité, les trois vertus théologales. Une raison de plus de garder ce nombre de trois chapelets.
Ainsi il est clair que le rosaire reste composé de trois chapelets. Pour autant il est tout à fait possible de prier un quatrième chapelet en plus du rosaire ; cela ne sera jamais un mal !
Si vous priez déjà quotidiennement le rosaire en entier, c'est-à-dire trois chapelets, vous avez maintenant le choix entre quatre séries de mystères. Chaque jour vous pouvez varier la série de mystères que vous ne méditez pas.
On pourrait terminer par cette remarque : saint Jean-Paul II parle de l'ajout d'une série de mystères mais jamais de l'ajout d'un chapelet.
A Fatima la sainte Vierge s'est présentée comme Notre-Dame du Rosaire et a demandé la récitation quotidienne du chapelet.