Au fil des des siècles les pratiques de dévotion n'ont cessé d'augmenter ainsi que les objets de dévotion ; parfois certaines tombent en désuétude puis quelques décennies après sont redécouvertes. Quelqu'un serait-il capable de dire le nombre de scapulaires qui existent ? Ou quels sont les différents types de chapelets ?
En tout cela il faut éviter deux excès : celui de rejeter toutes les dévotions sous prétexte que c'est pour les vieilles bigotes, qu'il faut revenir à la simplicité ou pureté de l'Evangile, et l'autre qui est de se surcharger de pratiques de dévotion au point de tomber dans une intempérance spirituelle et de réduire la pratique de sa religion à cela.
Pour vous aider à tenir un juste milieux, nous vous partageons ces quelques réflexions.
Y a-t-il des dévotions obligatoires sans lequel le salut n'est pas possible ?
Dans l'absolu il n'y a aucune dévotion obligatoire. L'essentiel est de conserver l'état de grâce et mériter le Ciel, ce qui nécessite la foi informée par la charité et l'obéissance à Dieu par la pratique des commandements. Ainsi être parfaitement chrétien consiste à accomplir avec les devoirs généraux de la religion, les actes de piété essentiels comme faisaient les premiers chrétiens : prières, messes, confessions, communions.
Parmi celles-ci la messe doit avoir notre faveur car elle réactualise l'unique sacrifice du rédempteur, elle nous fait participer aux mérites et aux fruits surabondants de la Passion du Christ. De la messe découle toutes les grâces du Christ, tous les fruits de salut comme de sa source.
Choisir les meilleurs moyens en vue du salut éternel
Par contre si aucune dévotion particulière n'est de soi nécessaire pour le salut éternel, certaines sont des aides très précieuses. De plus, compte tenu de l'importance du salut de notre âme, une éternité de bonheur ou de malheur est en jeu, il est de la prudence élémentaire de choisir les moyens les plus efficaces pour arriver au Ciel même s'ils ne sont pas obligatoires.
Sous prétexte qu'une dévotion n'est pas obligatoire, il n'est pas pour autant indifférent de s'en passer. En raison de circonstances particulières, certaines peuvent devenir nécessaires. Il s'agit donc de voir selon quels critères nous devons choisir nos dévotions.
Puisqu'il n'est pas possible d'embrasser toutes les dévotions, ni nécessaire d'en avoir beaucoup, comment faire son choix ?
L'objet de la dévotion
Un premier critère nous aidera dans le choix des dévotions : la dignité et l'importance de leur objet. De ce point de vue le classement se fait sans difficulté.
La place de choix doit être donnée à Dieu Trinité, au trois personnes prises individuellement, Au Christ, Fils de Dieu.
L'Eucharistie, la reine des dévotions
La dévotion au Christ, à la fois Dieu et homme, se vie selon plusieurs manières. Mais L'Eucharistie doit avoir notre préférence.
Nous disions plus haut que la messe devait avoir notre faveur, car elle peut être considérée comme la dévotion la plus parfaite. Comme la messe est un sacrifice sacramentel, nous devons aussi avoir en égale vénération sa dimension sacramentelle.
Avons-nous suffisamment conscience que l'Eucharistie contient réellement et substantiellement le Christ lui-même, la deuxième personne de la sainte Trinité qui s'est fait chair dans le sein de la Vierge Marie ? Sous l'espèce du pain Il est présent avec son corps, son âme, ses vertus, sa divinité. Notre dévotion primordiale doit être de recevoir, et de visiter, aussi souvent que possible, Notre-Seigneur dans l'auguste sacrement de nos autels.
La Mère de Dieu, son époux et les saints
Après la dévotion à Notre-Seigneur vient évidemment la dévotion envers sa sainte Mère. La manière de vivre cette dévotion est multiple. Il y a tellement de variété qu'il y en a pour tous les goûts.
Ensuite, c'est l'époux de Marie, saint Joseph, qui mérite une place privilégiée ; L'Eglise l'a pris pour protecteur ; les âmes s'inclinent vers lui, dans ces derniers siècles, d'un mouvement qui s'accentue toujours. Il a droit à un rang spécial.
Viennent ensuite les Anges, et les Saints, nos saints Patrons tout particulièrement, et ceux vers lesquels nous nous sentons attirés ou avec lesquels nous avons des liens particuliers.
Une fois la hiérarchie des objets établis, il y a encore d'autres éléments à prendre en compte car une dévotion se vit de différentes manières : notre dévotion envers le Saint-Sacrement peut se concrétiser dans les visites au tabernacle, les processions, la communion quotidienne, les adorations nocturnes devant le Saint-Sacrement, etc.., la sainte Vierge est vénérée sous de multiples vocables (Notre-Dame de Lourdes, la Vierge de Fatima, Notre-Dame de la Salette, etc, etc...), il existe beaucoup de prières en l'honneur de saint Joseph, etc...
Les pratiques de dévotion
Si en raison de son objet, certaines dévotions sont inférieures à d'autres, il peut se trouver qu'une pratique d'une dévotion supérieure soit moins importante que celle d'une dévotion en tant que telle inférieure. Il serait plus convenable de ne pas avoir une dévotion envers tel mystère de la vie de Jésus, plutôt que de ne pas avoir de dévotion envers la Très Sainte Vierge. Il serait plus sage de ne pas porter telle médaille de Marie, que ne pas honorer saint Joseph ou son Ange Gardien.
Les pratiques de dévotion par rapport aux fidèles chrétiens.
Vous pouvez avoir une pratique de dévotion qui soit supérieure à une autre, mais compte tenu de certaines dispositions ou de certaines circonstances elle est moins utile à une âme qu'une autre pratique qui lui est inférieure.
Les dévotions les plus excellentes pour chacun de nous sont celles qui nous font progresser dans la vertu et l'amour de Dieu, qui nous rendent meilleurs. Dans le choix de nos dévotions nous devons donc tenir grandement compte de nos besoins personnels, et comme ces besoins varient suivant les moments et les circonstances de notre vie, il est sage de ne jamais oublier que les dévotions même adoptées par nous, nous laissent libres. Pour bien discerner il est bon de prendre conseil auprès d'un prêtre éclairé si nous n'avons pas de père spirituel. L'Eglise elle-même par la succession de ses fêtes et des temps liturgiques, nous invite à cette liberté d'âme.
A l'écoute de la Providence dans le choix d'une dévotion
Il est bon aussi de se régler en fonction des signes des temps. Dieu incline les âmes, suivant les âges, vers telle ou telle dévotion particulière, de même qu'il a accorde à certains Saints une puissance particulière, à tel lieu de pèlerinage une abondance de miracles, pendant un temps plus ou moins long. Il est sage de tenir compte de ces indications providentielles.
Il ne faut pas imiter les personnes qui n'aiment que les nouveautés et les singularités. Les pratiques de dévotion anciennes, et universelles, conservent toujours leur valeur et leur importance.
Notre préférence doit aller aux dévotions approuvées par Rome
Pour un catholique, Rome est sa boussole qu'il ne doit jamais perdre de vue, surtout à notre époque où n'importe qui peut dire n'importe quoi. Ainsi une dévotion approuvée par Rome, ou au moins autorisée par un évêque en communion avec le Siège de Pierre doit avoir notre préférence.
Ceci étant, ce n'est pas un absolu et en soi il n'y a pas de péché à pratiquer une dévotion non reconnue dans la mesure où elle s'appuie sur le jugement de personnes, de préférence prêtres ou religieux, dont la sagesse est reconnue. Bien entendu elle ne doit rien contenir contre la foi et les moeurs.
Les apparitions de Lourdes et de Fatima ont pu être officiellement reconnues car avant cette reconnaissance des personnes pieuses se rendaient à ces lieux d'apparitions. Et justement, à cause de cette affluence de pèlerins, assurant ainsi une certaine popularité, l'autorité ecclésiastique est intervenue, a mené une enquête qui a abouti à la reconnaissance de ces apparitions. De même on peut très bien suivre une dévotion particulière pas encore reconnue par Rome, mais nous devons toujours être disposés à accepter par avance la sentence de l'Eglise même si elle est contraire et à s'y soumettre avec esprit de foi et d'obéissance sincère.
Les dévotions révélées par le Ciel et sanctionnées par l'autorité pontificale doivent donc avoir notre préférence encore en plus si elles sont récentes.
En se basant sur ces critères, les dévotions qu'un fidèle doit avoir spécialement en honneur, sont :
- la sainte Messe : tout catholique à le grave devoir d'assister à la messe le dimanche et les fêtes d'obligation (pour la France : Noël, l'Ascension, l'Assomption, la Toussaint)
- la dévotion au Sacré-Coeur, la communion fréquente,
- la médaille miraculeuse
- la prière du Chapelet,
- Notre-Dame de Fatima, Lourdes
- la dévotion à Jésus Miséricorde de sainte Faustine.
François Saintonge - 08/01/2023 06:12:13
Merci! Très informatifé