Dans un premier article nous avons décrit le personnage principal du crucifix de saint Damien qui est évidemment le Christ en croix. Nous continuons la description des autres éléments en commençant par le médaillon :
Le Médaillon et l'Inscription
L’Ascension est dépeinte dans un cercle rouge sur le crucifix étudié dans cet article. Le Christ est en train d’éclater du cercle, d’en sortir de toutes parts plus précisément, et il tient une croix d’or qui est en vérité son sceptre royal. Ses vêtements revêtent une teinte dorée, le parfait symbole de la royauté et la victoire. Son écharpe rouge symbolise son royaume, édifié dans l’amour de son prochain et l’amour des hommes. Les anges l’accueillent dans le ciel en toute impunité. L’inscription IHS, inscription que nous retrouvons sur le crucifix, est l’abréviation du nom de Jésus en latin, « Iesus Hominum Salvator » (Jésus sauveur des hommes). D’autres inscriptions figurent sur le crucifix : Nazare pour « Nazaréen », Rex Iudeorum pour « Roi des Juifs » si l’on se réfère à ce que note Jean dans son évangile : « Jésus, roi des Juifs ».
La Main du Père
Dans le demi-cercle en haut de l’icône, celui que l’œil de l’homme n’a jamais vu, se révèle une véritable bénédiction. Cette bénédiction est donnée par la main droite de Dieu, celle avec le doigt étendu, le symbole de l’Esprit Saint. Le Père fait le don de l’Esprit Sain en raison des mérites de la passion du Christ. Bien que très symbolique et spirituelle, peut-être bien plus que le reste des illustrations présentes sur ce crucifix, la main du Père n’en demeure pas moins un symbole très important.
La Vigne Mystique
Autour de la croix, les volutes blanches renvoient sans aucun doute possible à la vigne mystique et à cette phrase bien connue : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15). A la base de la croix, il semblerait qu’un rocher repose, un autre symbole de l’Eglise. Les coquillages sont également un symbole important qu’il est important de ne pas occulter : celui des mystères cachés dans la veste mer de l’éternité.
Marie et Jean
Comme dans l’Evangile de Jean, Marie et Jean sont mis côté à côté. Le manteau de Marie est d’un blanc immaculé, une couleur symbolisant la victoire, la purification et les bonnes actions. Les gemmes présentes sur le manteau se rapportent aux grâces de l’Esprit Saint. Le rouge foncé porté sous le manteau indique l’amour intense qui unit les deux personnages, tandis que la robe intérieure est pourpre, en référence à l’arche de l’alliance (Exo 26 1, 14). Par les gestes de ses mains et son regard tourné vers Jean, Marie signifie sa ratification de la parole de Jésus : « Femme, voilà ton fils … » (Jean 19, 26). Le sang jaillit depuis la plaie du cœur de Jésus. Le manteau de Jean est de couleur rose, ce qui indique largement la sagesse éternelle, et sa tunique est quant à elle de couleur blanche en signe de pureté. En effet, Jean est souvent décrit comme « l’apôtre vierge ». Sa position est claire : entre Jésus et Marie, comme il convient au « disciple bien-aimé ». Il regarde Marie mais il montre du doigt le Christ.
Marie Magdeleine
Marie Madeleine est près du Christ, toujours dans la même scène, en signe de l’honneur spécial rendu à celle qui a manifesté plus d’amour (Luc 7, 47). Sa main est sur son menton, ce qui indique le signe d’un secret confié. Elle porte l’écarlate, symbole de l’amour, un symbole que le bleu de son manteau approfondit davantage.
Marie Cleopas
Certains la disent être la mère de Joachim. Elle porte des vêtements couleur de terre, symbole d’humilité, et un manteau vert clair, l’espérance. Les couleurs sont, une fois de plus, très importantes dès lors que l'on étudie le cas de Marie Cleopas. En effet, l'humilité et l'espérance sont les deux traits de caractérise qui permettent de décrire à merveille celle que l'on prétend souvent être la mère de Joachim, si l'on se réfère à certains passages de la Bible. Son admiration pour Jésus est indiquée par le geste de sa main.