A Fatima durant les apparitions de 1917 La sainte Vierge nous a révélé que Dieu voulait établir dans le monde la dévotion au Coeur Immaculé de Marie pour sauver les pécheurs ; elle a dit qu'elle viendrait demander la consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie et la communion réparatrice des premiers samedis du mois ; elle encouragea les petits voyants à la prière et aux sacrifices en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie.
En résumé nous pouvons affirmer que la dévotion au Coeur Immaculé de Marie est le chemin pour aller à Dieu, c'est l'essence du Message de Fatima. Mais comment tous ces éléments s'harmonisent-ils entre eux ?
Demandes de réparation
Cet esprit de réparation est important dans le message de Fatima car la sainte Vierge en parle à plusieurs reprises :
- 13 mai 1917 : "Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances... pour réparer les blasphèmes ainsi que toutes les offenses faites au Coeur Immaculé de Marie ?"
- 13 juillet 1917 : " Pour l'empêcher (une nouvelle guerre), Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois..."
- le même jour elle enseigne cette prière à réciter souvent : "Ô Jésus, c'est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie".
L'année précédant les apparitions, l'Ange du Portugal, avait préparé les enfants à accueillir le message de la Vierge ; l'esprit de réparation était un élément essentiel de cette préparation qui peut se résumer ainsi : l'ange est venu demander des prières et sacrifices pour réparer les péchés par lesquels Dieu est offensé et pour obtenir la conversion des pécheurs.
La dévotion réparatrice des cinq premiers samedis
En 1917 elle disait "Je viendrai demander...". C'est le 10 décembre 1925 à Pontevedra, où Lucie était postulante, que la sainte Vierge réalise une partie de sa promesse par une apparition ; elle tenait dans sa main un coeur entouré d'épines et l'Enfant-Jésus était à côté d'elle. Ce Coeur est celui de Marie, entouré d'épines que les hommes enfoncent par leurs blasphèmes et ingratitudes et il n'y a personne pour faire acte de réparation pour les en retirer. Alors la sainte Vierge demande à Lucie de la consoler par la pratique des cinq premiers samedis du mois qui comprend :
- confession et communion
- un chapelet
- un quart d'heure de méditation sur les quinze mystères du Rosaire en esprit de réparation.
Nous voyons la grande bonté de Marie, car à cette pratique qui n'a pour but que la réparation, la sainte Vierge promet en retour l'assistance à l'heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de l'âme.
Le plus important dans cette pratique est cet esprit de réparation ; ne la réduisons pas à la promesse du salut éternel si précieuse soit-elle ! Ne pensons pas qu'une fois les cinq premiers samedis accomplis, nous pouvons arrêter. Non, l'esprit de réparation nous pousse à continuer cette dévotion.
Deux mois plus tard, l'Enfant-Jésus redira : Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Coeur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférents.
Notons que ce n'est qu'à partir de 1927 que Lucie eut la permission de parler de la dévotion au Coeur Immaculée de Marie, révélée le 13 juin et 13 juillet 1917, mais dont elle ne parlait pas par ordre explicite de la sainte Vierge.
Consécration de la Russie
Le 13 juin 1929 soeur Lucie eut une nouvelle apparition, où le Ciel demandait au pape de consacrer la Russie au Coeur Immaculé de Marie ; voici les paroles de la sainte Vierge selon ce que rapporte soeur Lucie : "Le moment et venu où Dieu demande au Saint-Père en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon coeur Immaculé. Il promet de la sauver par ce moyen. Elles sont tellement nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie".
Dans ce texte Notre-Dame demande de nouveau la réparation mais on ne voit pas très bien le rapport avec la consécration de la Russie. On serait tenté de croire qu'il y a un lien puisque ces deux demandes se trouvent rapprochées.
Une lettre de Soeur Lucie datée du 29 mai 1930 va nous permettre d'y voir un peu plus clair. Voici le passage capital de cette lettre écrite à la demande du Père Gonçalvès sj, son confesseur et directeur spirituel :
"Si je ne me trompe, le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Coeurs de Jésus et de Marie, sa Sainteté promettant, moyennant la fin de la persécution, d'approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice, indiquée ci-dessus (les cinq premiers samedis du mois)".
De ce texte important la fin de la persécution en Russie est liée à ces
conditions :
- consécration au Coeur Immaculé de Marie,
- avec tous les évêques du monde entier,
- avec un acte public et solennel de réparation,
- promesse de la part du Saint-Père d'approuver et recommander la dévotion des cinq premiers samedis.
Cette dernière condition signifie que cette dévotion ne doit pas être seulement privée mais officielle et ecclésiale. Ce lien entre réparation et consécration peut se comprendre en ce que la réparation concerne le passé et la consécration le futur.
En août 1931 la sainte Vierge apparut de nouveau à Soeur Lucie pour manifester son mécontentement que la consécration ne soit pas encore faite.
C'est donc à trois reprises que le Ciel demanda la consécration de la Russie : juin 1929, mai 1930 et août 1931.
A cette époque, hormis le troisième secret, la révélation du message de Fatima est globalement close et dévoilée. Il ne reste plus que la mise en pratique... Il reste encore beaucoup à faire notamment pour cet esprit de réparation et la dévotion aux cinq premiers samedis qui n'ont jamais encore été recommandés par un pape.
