Sur notre boutique religieuse nous proposons des médailles fabriquées par Pichard-Balme. Celles-ci sont d'une excellente qualité, d'une gravure fine et précise. Nos visiteurs apprécieront sans doute de connaître la manière dont sont fabriqués les objets religieux vendus sur notre boutique.
Nous donnons donc des explications sur la fabrication des médailles.
Méthodes de fabrication des médailles religieuses
La fabrication des médailles religieuses est similaire à celle des monnaies.
Il existe trois méthodes de fabrication :
- par repoussage : la médaille religieuse est composée de deux plaques obtenues par repoussage de feuilles de métal et soudées entre elles. Cette méthode n'est pratiquement plus employée.
- par fusion : ce principe consiste à confectionner des moules dans lesquels est versé du métal fondu. Ce procédé est surtout employé pour les médailles religieuses de grande dimension. A ce niveau il faut plutôt parler de médaillon que de médaille.
- par frappe : on utilise deux coins en acier présentant chacun la contrepartie en creux des reliefs de la médaille religieuse.
C'est selon cette dernière méthode que sont fabriquées les médailles religieuses en vente sur notre boutique religieuse en provenance du fabricant Pichard-Balme.
Nous allons nous arrêter un peu sur cette dernière méthode de fabrication.
Glossaire de quelques termes techniques sur la frappe des médailles.
Généralement les médailles religieuses ont deux faces, c'est-à-dire, chaque face possède un motif. Une face s'appelle avers, l'autre revers.
Bélière : anneau ou boucle solidaire de la médaille dans laquelle un anneau indépendant peut être enfilé afin de suspendre la médaille à un collier en vue de la porter autour du cou par exemple.
module :dimension caractéristique d'une médaille, ou diamètre exprimé en millimètres.
recuit : procédé qui consiste à soumettre la médaille à des températures fort élevées entre deux passes afin de rendre malléable le métal durci par la frappe.
dérochage : Action de nettoyer la surface d'un métal avec un corps gras ;
trempe : refroidissement rapide d'un alliage afin qu'il conserve, une fois refroidi, les propriétés de l'alliage à haute température ;
patine : c'est la coloration de la médaille dans le but d'atténuer la brillance et de souligner les reliefs ;
balancier : machine outil qui permet la frappe avec une grande puissance ;
coin : c'est un outil en forme de cylindre dont à l'une des extrémités se trouve l'image en creux de la médaille à frapper. Cet outil est en acier trempé pour résister à de multiples frappes.
Métaux employés pour les médailles
En plus des métaux classiques, or, argent et bronze (alliage de cuivre et de zinc), on peut trouver des médailles religieuses en vermeil qui sont à base d'argent et dorées ; les médailles religieuses en bronze peuvent être dorées ou argentées.
La méthode de la frappe
La fabrication des médailles religieuses selon la méthode de la frappe ne fait que reprendre un principe de fabrication utilisé pour les monnaies.
Il existe deux méthodes de frappe. La méthode dite à l'italienne et celle dite à la française.
La frappe à la française
Cette méthode consiste à partir de deux coins en métal, chacun ayant en creux un côté de la médaille religieuse.
La frappe se fait en plusieurs fois. Entre chaque passe la médaille religieuse subit un recuit puis un dérochage.
Pour chaque frappe la médaille doit être disposée de la même manière entre les deux coins, de façon à ce que la frappe se fasse exactement au même endroit, sinon l'emprunte sur la médaille religieuse serait comme floue. Pour assurer une frappe exactement au même endroit, les coins sont placés dans une boîte dont le diamètre intérieur correspond au diamètre extérieur des coins. Une rainure assure un positionnement identique pour chaque frappe.
Une fois le travail de frappe achevé, les médailles religieuses reçoivent leur traitement définitif dorure ou argenture. Enfin la médaille reçoit un dernier traitement semi-chimique pour réaliser la patine. Ce traitement varie suivant les types de métaux.
Fabrication de l'outillage
En vue de la fabrique des médailles religieuses il y a tout un travail préliminaire pour confectionner l'outillage de frappe qui comprend les coins. Ils reçoivent l'emprunte d'un poinçon. Autrefois, celui-ci était gravé à la main : mais de nos jours, le transfert des motifs et du relief sont obtenus d'une manière mécanique en partant de l'oeuvre de l'artiste à grande échelle. La machine utilisée est un tour à réduire, qui transporte sur l'acier l'image tout en la réduisant.
On termine la fabrication du poinçon d'acier en lui donnant la forme et les dimensions requises. Une fois la trempe achevée le poinçon est prêt pour façonner les coins.
Le coin reçoit l'emprunte du poinçon au moyen d'un balancier. Cette manoeuvre est répétée plusieurs fois jusqu'au résultat désiré. Entre chaque coup de balancier le galet d'acier, qui constituera le coin, est recuit et passé au tour pour enlever les parties périphériques défectueuses. Une fois l'emprunte obtenue, on donne au galet la forme désirée et on le trempe. Le coin est prêt pour la frappe des médailles religieuses.
Les aciers employés, tant pour les poinçons que pour les coins, doivent être d'une part souples à l'état recuit, d'autre part durs et résistants à l'état trempé.
Législation sur la frappe des médailles
Il faut savoir aussi que la frappe des médailles est très réglementée. Normalement il n'est pas possible de fabriquer des médailles en dehors des ateliers de l'administration des Monnaies et Médailles à moins d'avoir l'autorisation spéciale du ministre des Finances. Cette permission n'est pas requise pour dessiner ou faire graver une médaille, mais la frappe ne peut être faite qu'avec le coin déposé auparavant à l'administration des Monnaies et Médailles. Toute nouvelle médaille doit faire l'objet d'un dépôt à la bibliothèque nationale et au musée monétaire de l'administration des Monnaies et Médailles. Cette législation ne concerne pas les médailles fabriquées par coulée ou fusion.
Cette législation qui tient son origine d'une loi datant de la révolution française, a sans aucun doute pour but de dissuader les faux-monnayeurs.