L'Angelus de Millet
L'Angelus est une magnifique prière qui rappelle trois fois par jour à notre mémoire ce mystère ineffable qui s'est réalisé le jour de l'Annonciation : l'union de la nature divine et de la nature humaine dans la personne du fils de Dieu, deuxième personne de la sainte Trinité, et une créature est devenue la Mère de Dieu.
De nos jours cette belle prière est tombée plus ou moins en désuétude, comme beaucoup de dévotions populaires suite à la crise de la foi de ces dernières décennies. Le rappel de l'histoire de cette pieuse coutume nous aidera à la redécouvrir.
A l'origine, trois Ave Maria
Les origines de l'Angelus sont assurément liées à la diffusion de l'Ave Maria comme prière privée.
Le point de départ provient sans doute de l'usage de la récitation quotidienne de trois Ave Maria recommandée par saint Antoine de Padoue (1195 - 1231) et par sainte Mechtilde de Helfta (1241 - 1298). Saint Bonaventure aurait proposé lors d'un chapitre général en 1269 la récitation de trois Ave, le soir après complies, en méditant sur le mystère de l'Incarnation.
Saint Bonaventure eut bien soin à cette occasion de faire tinter la cloche pour appeler religieux et fidèles à réciter les trois Ave après complies.
Cette coutume des trois Ave accompagnés de la cloche se trouvent encore mentionnée au XIVème et XVème siècle.
Le tintement de l'Angelus du soir et la sonnerie du couvre-feu se confondirent parfois, mais les preuves historiques de la dissociation entre le tintement et la sonnerie du couvre-feu ne manquent pas : en Angleterre dans la ville de Wells, le doyen du chapitre ordonne, en 1330, de sonner trois coups, à trois intervalles rapprochés, sur la grosse cloche de la cathédrale, pour qu'on récite trois Ave, et cela peu de temps avant le couvre-feu.
L'Angelus du Matin
Dès le XIVème, l'Angelus du soir est doublé par l'Angelus du matin. Cette pratique commence dans les monastères, puis les séculiers les imitèrent. Mais une certaine fantaisie s'instaure dans le contenu et les intentions de la prière mariale. Le nombre d'Ave récité varie entre 3, 5 ou 7, un ou plusieurs Pater sont ajoutés. Le chiffre cinq rappelle les cinq plaies de Jésus-Christ et le chiffre sept les sept douleurs de Marie. Ainsi avant l'apparition de l'Angelus du midi rien de fixe ne se trouve dans cette coutume.
L'Angelus du milieu du jour
Il est attesté en 1413 à Olmütz mais il n'est pas quotidien. En 1456, en raison du péril turc, le pape Calixte III prescrit une croisade de prières et demande que les cloches tintent trois fois le jour et qu'à chaque fois l'on récite trois Pater et trois Ave. En 1456, c'est la victoire de Belgrade avec la présence du légat saint Jean de Capistran. La chrétienté est provisoirement sauvée.
Le roi Louis XI, en 1472, prescrit a tout son royaume l'extension de l'Angelus à midi, et demande qu'à cette heure-là l'intention de prières soit la paix. Dès lors le triple Angelus avec sa triple sonnerie est attesté un peu partout en Occident. Notons que les raisons de ces prières à trois moments de la journée sont diverses : pour repousser les Turcs, pour la paix dans le royaume, pour honorer la Passion, etc..
Unification de la prière de l'Angelus
Sous Sixte IV ( † 1484), ces intentions diverses ont généralement disparu ; l'unification est achevée : les trois sonneries de cloche qu'accompagne la récitation de l'Ave ont seulement pour but d'honorer Marie dans le mystère de l'Annonciation.
Au XVIème on introduisit l'usage de séparer les trois Ave par trois versets et leurs répons, sensiblement les même que ceux en usage actuellement. La trace la plus ancienne de cette pratique se trouve dans un petit office imprimé à Rome sous saint Pie V, décédé en 1572.
En l'adoptant dans son Manuale catholicorum (1588), saint Pierre Canisius l'a fait accepter par la chrétienté. Quant à l'oraison, elle apparaît en partie dans un catéchisme italien édité à Venise en 1560, mais sa forme définitive n'est fixée qu'en 1612.
Le pape Benoît XIV (20 avril 1742) prescrivit de remplacer l'Angelus pendant le temps pascal par le Regina Caeli.
Cette prière de l'Angelus avait été enrichie de plusieurs indulgences par le pape Benoît XIII (14 septembre 1724) qui furent confirmées par Benoît XIV, Pie VI, Léon XIII.
C'est donc depuis plus de quatre siècles que les fidèles chrétiens honorent trois fois par jour la sainte Vierge dans son mystère de l'Annonciation par la prière de l'Angelus telle que nous la connaissons. Que le tintement des cloches le matin, midi et soir, qui existe encore dans beaucoup de village, ne nous laisse pas indifférents : c'est un appel à honorer Marie, Mère de Dieu, à rendre grâce à Dieu de l'incarnation du Fils de Dieu pour notre salut. Cet événement qui, tout en transcendant le temps, a eu lieu dans un moment précis de l'histoire, est le plus important de l'histoire humaine. Comment se fait-il que les hommes l'oublient si souvent ?...
Anwen - 03/02/2019 14:36:27
Bonjour, Permettez d'abord, avant de parler de la Prière, de rappeler ce qu'a été le premier culte de la Religion naturelle, et nous comprendrons que ces deux manifestations qui sont restées au fond de toutes les religions, sont la représentation exacte des facultés psychiques des deux êtres humains. La vérité est la manifestation de l'Esprit féminin ; le Culte est la manifestation des sentiments masculins. Le premier culte, c'est l'hommage que rend l'homme à la Femme, ce sont les prévenances qu'il a pour Elle, les précautions qu'il prend pour éviter de lui déplaire, l'effort qu'il fait pour se rendre aimable, c'est-à-dire digne d'être aimé. C'est la loi naturelle des devoirs de l'homme, dictée par sa conscience et par ses sentiments, c'est-à-dire par ce qu'il y a de plus fort dans la nature humaine. Le culte comprend quatre manifestations principales : - L'Adoration - La Prière - L'Offrande - La Communion Après l'adoration, le premier acte de tous les cultes, c'est la Prière. Quelle est son origine ? À quelle Divinité l'homme s'adresse-t-il pour obtenir ce qu'il désire ? Et d'abord qu'est-ce qu'il désire ? La réponse est facile. L'homme désire la Femme, et c'est à Elle que, dans son adoration fervente, il adresse ses prières ; c'est Elle qu'il implore à genoux, une supplication passionnée dans le regard : c'est à Elle qu'il demande des faveurs et des grâces. La prière cherche à être l'expression des ardeurs secrètes de l'âme. C'est d'abord un acte intérieur de la pensée qui peut se passer des formules du langage, mais l'homme a besoin d'épancher son âme et la première forme de la prière fut le soupir. Il est resté dans les traditions religieuses. Le mot qui le traduit est le « aom » (ou « Om ») des Hindous, cette aspiration pleine de désirs, devenue pour eux un mystère. Le « aom » se retrouve dans le « Amen » des Hébreux, que les catholiques ont adopté. Ce sont ensuite des invocations faites en un tendre langage d'où résultera le tutoiement, cette forme intime du discours qui, dans certaines langues, comme l'anglais, reste consacrée à la parole adressée à la Divinité. « L'essence religieuse, dit l'amiral Réveillère, est la foi en une puissance surhumaine, accessible à la prière. » C'est le besoin d'épanchement qui pousse l'homme à la louange publique. Les hymnes d'adoration sont nés du besoin de parler de l'être adoré. Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/ Cordialement.