Dans un article précédent nous avons rappelé les différentes tentatives mises en oeuvre pour condamner le secret que la sainte Vierge a révélé à Mélanie, lors de son apparition à La Salette le 19 septembre 1846. Toutes ces tentatives se terminèrent par un échec ; mais on peut se demander pourquoi un tel acharnement contre le secret de La Salette ?
Lire l'intégralité du Secret de Notre-Dame de La Salette publié par Mélanie en 1879
Pourquoi voulait-on la condamnation du secret de La Salette ?
La raison principale de cet acharnement contre le secret donné par la Vierge est due aux passages qui concernaient le clergé :
"Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leur irrévérence et leur impiété à célébrer les saints mystères, par l’amour de l’argent, l’amour de l’honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté. Oui, les prêtres demandent vengeance, et la vengeance est suspendue sur leurs têtes. Malheur aux prêtres et aux personnes consacrées à Dieu, lesquelles par leur infidélité et leur mauvaise vie crucifient de nouveau mon Fils!..."
En lisant cet extrait on ne peut pas ne pas penser aux scandales qui secouent l'Eglise à l'heure actuelle, en 2020. Ce passage est malheureusement bien prophétique. On aurait aimé qu'elle soit fausse, mais il n'est pas possible de se voiler la face. Si les scandales apparaissent aujourd'hui au grand jour, ils ne datent pas d'aujourd'hui. A lire le secret de La Salette la corruption dans le clergé était déjà présente, même si elle ne s'étalait pas au grand jour et n'avait sans doute pas atteint l'ampleur de notre époque. Devant une telle situation on se sent impuissant et on serait tenter de baisser les bras ; mais nous avons les recommandations que la sainte Vierge nous a données à Lourdes et à Fatima : prière, pénitence et sacrifice. Précisément entre les apparitions de la sainte Vierge à La Salette et à Fatima nous pouvons trouver une certaine continuité par leur caractère prophétique et leur appel à la conversion. Il est possible que Fatima soit une continuation de La Salette, dans la mesure où l'appel lancé par la sainte Vierge le 19 septembre 1846 à La Salette n'a pas été très écouté.
Authenticité des différentes rédactions du secret de La Salette
Entre les différentes rédactions, il n'y a pas de divergences notables ; on peut affirmer que c'est un seul et même secret rédigé plusieurs fois. Même si tout porte à croire à l'authenticité des secrets, ce n'est pas pour autant que toutes les prophéties contenues dans les secrets se réaliseront. En effet tout châtiment prophétisé est conditionnel ; sa réalisation dépend de la conversion ou non des hommes. Nous en avons un exemple très clair dans la bible où le prophète Jonas prophétise la destruction de Ninive dans 30 jours. Or les habitants de cette ville se convertirent et Dieu renonça au châtiment. Ainsi les malheurs annoncés par une prophétie peuvent être différés, atténués, voir même ne pas se réaliser du tout en raison de la pénitence plus ou moins grande accomplie par les hommes, de la ferveur des justes ; s'il y avait eu 10 justes dans Sodome, elle n'aurait pas été détruite.
D'autre part, une prophétie a toujours un caractère obscure et ne se comprend vraiment totalement qu'après la réalisation des événements. Il peut y avoir plusieurs plans qui s'enchevêtrent notamment au niveau chronologique. Nous en avons un exemple dans l'Evangile avec la prophétie de la fin du monde mêlée à la prophétie de la destruction de Jérusalem ; parfois il est difficile de bien distinguer les deux plans (cf saint Matthieu ch. 24)
Enfin, la rédaction des secrets s'échelonne entre 5 et 30 ans après l'apparition. Les voyants ne jouissent pas de l'inhérence comme les auteurs sacrés des livres saints, par conséquent, certaines choses peuvent être mal transcrites ou mises au compte de la sainte Vierge alors qu'elles ne sont que l'interprétation personnelle des voyants. Nous en avons un exemple avec Mélanie qui reconnaitra sa part d'interprétation : notamment le délai avant la réalisation dans ses rédactions de 1851, 1853, 1860... ; par exemple, le 12 août 1853, elle affirme imprudemment que la fin du monde de passera pas deux fois 40 ans.
Ces différents éléments rendent délicate la compréhension des secrets.
N'oublions pas l'essentiel
Tous ces malheurs annoncés dans la prophétie de la Vierge à La Salette ne doivent pas nous faire oublier l'essentiel et nous faire peur. Ce qui compte ce n'est pas d'échapper à l'engloutissement de Marseille ou à la destruction de Paris par le feu, mais avant tout que nous soyons prêts à paraître devant Dieu à chaque instant, c'est-à-dire, être en amitié avec Dieu, être en état de grâce, n'avoir aucun péché mortel sur la conscience qui n'a jamais été confessé. Voilà l'essentiel ; peut importe si nous mourrons dans l'incendie de Paris dans la mesure où nous sommes sauvés. Après c'est la Vie éternelle !