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La richesse de la salutation angélique

Diptyque Vierge Marie et l'Ave Maria

Avec le dernier jour du mois de mai se termine le mois de Marie. Ces 31 jours ont été l'occasion, je l'espère pour chacun, de découvrir le chapelet ou de renouveler notre ferveur dans la récitation quotidienne du chapelet. Mais cette ferveur ne doit pas se limiter au mois qui se termine, elle doit être l'occasion d'un nouveau départ pour un progrès continuel dans notre dévotion mariale. Ainsi pour se maintenir dans la ferveur mariale du mois de Marie, nous vous présentons quelques considérations sur la prière du Je vous Salue Marie

Composition du "Je vous salue Marie"

L'Archange Gabriel doit nous être cher car il a donné à la terre les premiers mots de cette magnifique prière, prière centrale du chapelet : "Je vous salue (Marie), pleine de grâces, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes" (st Luc I, 28). Le nom de Marie que nous avons mis entre parenthèses, a été ajouté par l'Eglise. La suite, "Le fruit de vos entrailles" nous vient des paroles de sainte Elisabeth lors de la Visitation (cf. st Luc I, 42). La deuxième partie a été ajoutée par la sainte Eglise.

L'humble salutation de l'Archange Gabriel

L'Annonciation à Marie par l'Ange Gabriel

Les Anges ont une nature bien supérieure et plus parfaite que la nôtre. Par conséquent, cette salutation pleine d'humilité de l'Archange surprend dans la mesure où par ces paroles saint Gabriel reconnait la sainte Vierge au-dessus de lui et de tous les Anges en trois points :

- en plénitude de grâces, la sainte Vierge dépasse tous les anges car Dieu a fait pour elle de grandes merveilles, notamment le privilège de l'Immaculée Conception ; mais elle a une telle plénitude qu'elle peut communiquer la grâce à tous les hommes, ce qu'aucun ange ne peut faire ;

- elle l'emporte sur tous les anges en familiarité divine : "le Seigneur est avec vous" ; cette familiarité se retrouve avec les trois personnes de la sainte Trinité : Marie a le même Fils que Dieu le Père ; le Verbe divin est son propre fils alors qu'il est le Seigneur des Anges ;et l'intimité avec la troisième personne n'est pas moins grande puisqu'elle est l'épouse de Saint-Esprit. Il est bien vrai qu'au moment où l'Archange Gabriel salue Marie, celle-ci n'est pas encore Mère de Dieu, mais elle le sera dans un instant.

- elle dépasse aussi les anges en pureté, car non seulement elle est la Vierge très pure (purisssima) en elle même, mais elle procure la pureté aux autres. Elle est la Mère de Dieu, vierge avant, pendant et après l'enfantement ; la Vierge fut préservée des malédictions du genre humain :

- dans la naissance de Jésus elle n'eut pas les douleurs dans l'enfantement,

- d'une certaine manière elle ne connut pas le travail à la sueur de son front, car elle vaquait dans le temple à la contemplation divine ;

- Marie ne connut pas la corruption du tombeau (le retour en poussière) par sa glorieuse Assomption.

Préservée ainsi de toutes malédictions, elle est bénie entre toutes les femmes et elle apporta la bénédiction en Celui qui nous a ouvert les portes du Paradis à la place de la malédiction héritée de la première Eve.

Vierge de tendresse et le je vous salue Marie

Significations du mot Marie

Ces trois privilèges que nous venons de rappeler, se retrouvent dans la signification habituellement donnée au nom de Marie.

Le premier privilège correspond au nom de Marie dans le sens d'illuminatrice, comme l'étoile de la Mer, car elle est illuminée en soi et illuminatrice des autres en tant que Médiatrice de toute grâce.

Pour le deuxième privilège on rattache le sens syriaque du nom de Marie, qui signifie Maitresse puisque elle est la Mère du Seigneur, épouse de l'Esprit-Saint, et l'Archange la salue avec respect et déférence.

- Au troisième privilège on associe Marie, Etoile de la mer, car de même que les marins qui naviguent, sont dirigés vers le port par l'étoile, ainsi les Chrétiens sont dirigés par Marie vers la gloire céleste dont elle nous a ouvert les portes par son Fils et dont elle est déjà bénéficiaire dans son corps et dans son âme.

L'Ave Maria est une prière christologique puisque au centre se trouve Jésus, le fruit béni des entrailles de Marie. Dans ce fruit béni la sainte Vierge a trouvé ce que Eve cherchait dans le fruit défendu et qu'elle n'a pas obtenu : 

- devenir comme des dieux selon la promesse menteuse du diable ; mais cette promesse nous a été accordée par le fruit de Marie, car par Jésus Marie et tous les chrétiens sont unis et assimilés à Dieu ;

- dans le fruit défendu Eve recherchait la délectation mais elle n'a trouvé que la nudité et la douleur ; alors qu'en mangeant le fruit des entrailles de Marie nous avons la vie éternelle ;

- le fruit défendu avait un aspect agréable au yeux d'Eve, mais cet aspect était trompeur ; alors que Jésus est plein de grâce et de vérité : il est le plus beau des enfants des hommes.

Ainsi la Vierge est vraiment bénie par le fruit de ses entrailles, qui est encore plus béni.

Ces considérations proviennent du docteur angélique saint Thomas d'Aquin, mais écoutons la Mère de Dieu elle-même.

Vierge de l'Annonciation

L'Ave Marie expliqué par la sainte Vierge

La sainte Vierge a rappelé à sainte Mechtilde, la grandeur de cette salutation. Voici comment la Mère de Dieu nous parle  de l'Ave Maria, sa prière préférée comme elle l'a récemment rappelé à Itaripanga : "Personne ne peut me saluer plus agréablement qu'en se servant avec respect du mot Ave que Dieu le Père m'adressa, confirmant ainsi par sa toute puissance mon exemption de toute malédiction du péché. Le Fils de Dieu, de son côté, m'a illuminée de sa divine Sagesse : c'est ainsi qu'il a fait de moi une étoile brillante pour éclairer le ciel et la terre. Ceci est indiqué dans mon nom Maria qui veut dire étoile de la mer. Le Saint-Esprit enfin m'a pénétrée de sa divine douceur et tellement remplie de grâce.

Ces paroles : “Dominus tecum : le Seigneur est avec vous”, me rappellent l'union ineffable et l'opération accomplie en moi par la Trinité entière lorsqu'elle prit de la substance de ma chair pour l'unir en une seule personne à la nature divine, en sorte que Dieu se fit homme et que l'homme devint Dieu. Ce que je ressentis de suave joie à cette heure, nulle créature n'en pourra jamais avoir la pleine expérience.

Par ces mots : “Benedicta tu in mulieribus : vous êtes bénie entre toutes les femmes”, tout ce qui a vie reconnaît avec admiration et proteste que je suis bénie et élevée au-dessus de toute créature tant du ciel que de la terre.

Par ceux-ci : “Benedictus fructus ventris tui : Bienheureux le fruit de votre sein”, est béni et exalté le fruit très excellent et très précieux de mon sein qui a vivifié, sanctifié et béni à jamais toute la création."

Lorsque nous prions l'Ave Maria, n'oublions cette confidence du Père Lamy qui voyait souvent des saints Anges : "J'allais m'appuyer contre un petit harmonium, que j'ai vendu, pour dire un Ave Maria. Le saint Archange Gabriel me dit : 'Faites attention ! Vous allez prier devant la Vierge Marie'".

Le chapelet, la prière préférée de Marie

A la méditation de ce beau texte, ne soyons pas étonnés que la prière du chapelet soit la prière préférée de Marie, qu'elle ait une telle efficacité et qu'elle soit source de grandes grâces. Selon l'enseignement des saints, après la sainte Messe le rosaire est la prière la plus puissante.

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