Avec la mort, chaque âme entre dans son éternité qui sera bienheureuse au ciel (en passant peut-être par le purgatoire) ou malheureuse en enfer suivant qu'elle est en état de grâce ou pas à l'instant de ce moment suprême ; il est donc d'une souveraine importance de faire une bonne mort ; pour cela nous avons un saint Patron saint Joseph, l'époux de Marie que nous pouvons invoquer. Mais pourquoi est-il le patron de la bonne mort ?
Raisons d'invoquer Saint Joseph au moment de la mort
Parmi les motifs qui nous obligent à reconnaître saint Joseph pour avocat des moribonds, on peut en remarquer trois principaux :
- Son trépas entre les bras de Jésus et de Marie, le plus heureux qu'on puisse souhaiter,
- sa qualité de père adoptif du Juge souverain, de qui dépendra notre salut éternel,
- sa puissance formidable contre les démons qui au moment de la mort donnent avec plus de virulence leurs derniers assauts.
Un patronage universel
Cette dévotion de la bonne mort intéresse tous les chrétiens, car tous les enfants de l'Eglise veulent assurer leur salut et obtenir la grâce décisive de la persévérance finale : car nous mourrons tous et notre éternité tout entière dépendra de nos dispositions dans ce moment décisif. L'ange des ténèbres redoublera ses efforts pour nous entraîner dans quelque tentation ; et notre âme, comme affaiblie par la langueur du corps, n'aura jamais eu plus grand besoin de secours. Combien donc devons-nous estimer heureux ceux qui auront le plus puissant des saints, saint Joseph, pour défenseur dans cette lutte suprême et décisive !
Etre toujours vigilant mais sans peur
Rappelons que la première chose à faire pour bien mourir, c'est de bien vivre, ayant à coeur d'être prêt à paraître devant Dieu à chaque instant de notre vie et de consacrer toute notre capacité d'aimer à Dieu et Jésus-Christ. Pour autant, même si de notre mort dépend notre salut, ne tombons pas dans une peur irrationnelle : la sainte Ecriture nous dit que l'arbre tombe du côté où il penche. Si nous avons bien vécu, les bonnes habitudes de vertu ou de piété ne nous abandonnerons pas, et le secours de Dieu sera là au moment de notre mort ; toutefois la grâce de la persévérance finale n'est jamais un dû mais toujours un don de Dieu. Après tout, c'est une bonne chose, car si elle dépendait de nous, faibles comme nous sommes, nous pourrons défaillir au dernier moment. Mais si elle est un don gratuit de Dieu, confions nous en sa divine Miséricorde, en sa bonté et son amour infini pour nous, alors nous n'aurons pas à craindre une défaillance de dernière minute.
A l'écoute de la Parole de Dieu
La sainte Ecriture nous invite à une grande vigilance quand elle dit "L'homme ignore s'il est digne d'amour ou de haine" et saint Paul quand il écrivait aux Corinthiens : "Quoique ma conscience ne me reproche rien, je ne suis pas justifié pour cela, mais c'est le Seigneur qui est mon juge". Il est donc sage d'arriver aux derniers moments de notre vie en compagnie de protecteurs puissants et influents.
Origine du recours à saint Joseph pour les agonisants
Ce patronage remonte au XVIème ou XVIIème siècle, quand commença à se répandre la dévotion à saint Joseph. De nombreux faits miraculeux vinrent comme confirmer ce saint Patronage.
Dans la vie de saint Joseph écrite en 1736 sous l'inspiration du Christ, par Soeur Maria Cechia Baij, religieuse bénédictine du Saint-Sacrement, du monastère San Pietro à Montefiascone en Italie, nous pouvons lire ces lignes :
"Au ciel, saint Joseph jouit d'une gloire inénarrable et supérieure à tous les autres saints... Le saint fait constamment l'office d'avocat des mourants auprès de Dieu avec beaucoup d'attention et de sollicitude. Il montre aussi une grande sollicitude pour le salut de toutes les âmes rachetées par le Précieux Sang de Jésus-Christ notre Sauveur..."
Ainsi l'oeuvre de cette mystique confirme le sens commun des fidèles : c'est le même Esprit qui souffle où il veut.
Le pape Benoît XV et saint Joseph
Pour commémorer le 50ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph, Protecteur de la sainte Eglise, le 80 décembre 1870 par le Bienheureux Pie IX, le pape Benoît XV publia un Motu proprio peu connu dans lequel il invite les époux chrétiens, les familles, les travailleurs à se mettre sous la protection de ce grand saint. Il termine en reconnaissant officiellement saint Joseph, comme saint Patron des agonisants. Voici le passage concernant ce patronage :
Mais saint Joseph est surtout et à juste titre honoré comme le très fidèle assistant des mourants, lui qui mourut entre les bras de Jésus et Marie ; aussi Nos Vénérables Frères auront le devoir d'assurer tout l'appui et la faveur de leur autorité aux associations pieuses destinées à prier saint Joseph pour les mourants, telles que les associations de la Bonne Mort, du Trépas de saint Joseph, pour les Agonisants.
Le texte entier de ce Motu Proprio de Benoît XV est disponible sur le site de l'institut du Christ-Roi, Souverain Prêtre : Motu Proprio du pape Benoît XV
Prière pour demander la protection de S. Joseph à l'article de la mort :
Pour mettre en pratique ces recommandations, voici une belle prière à saint Joseph, Patron des agonisants ;
0 glorieux patriarche S. Joseph, père putatif de Jésus-Christ et la plus méritante entre toutes les créatures de l'univers, parce que vous avez été élu époux de l'auguste mère de Dieu, je vous rappelle, moi votre très indigne serviteur et client, que j'ai placé sous votre très efficace protection tous les instants de ma vie, mais particulièrement celui d'où dépend mon éternité. Avec l'affection la plus sincère qui puisse sortir d'un cœur nourri de la foi, je vous recommande et mets sous votre garde mon âme et mon corps, afin que, grâce à votre grande compassion, vous daigniez être mon espérance dans ma misère, ma consolation dans mes épreuves, mon refuge dans mes besoins, mon conseil dans mes doutes, mon soutien pendant la vie et mon secours au moment de la mort. En quelque état que je me trouve, je veux être tout à vous et à votre très sainte épouse, pour vous honorer et mériter votre faveur à tous les deux et votre intercession auprès de Dieu, afin qu'il me délivre des châtiments que j'ai mérités, usant avec moi de miséricorde et me pardonne tant d'offenses que je lui ai faites; alors je pourrai espérer avec sécurité qu'à la fin de ma vie vous m'obtiendrez la grâce que vous avez eue vous-même, lorsque vous expirâtes dans les bras de Jésus et de Marie, de voir mon nom écrit dans la livre de vie. Ainsi soit-il.