découverte de la vraie Croix : Fresque de la basilique San Francesco, Arezzo, Piero della Francesca
Vicissitudes de la portion de la vraie Croix gardée à Jérusalem
La vraie Croix en Perse
Si Constantinople et Rome purent jouirent en paix de leur relique de la vraie Croix, ce ne fut pas le cas pour Jérusalem. Chosroës, roi des Perses, s'empara en 614 de Jérusalem et en enleva la vraie Croix pour la porter à Chrosphonte, ville située sur le Tigre. Bien que païen il respecta la relique de la vraie croix, comme autrefois les Philistins respectèrent l'arche d'Alliance tombée entre leurs mains après la défaite des Israélites.
Retour de la relique de la vraie Croix à Jérusalem
La fortune des armes ayant changé de camp, l'empereur grec Héraclius exigea de Siroës vaincu, fils de Chosroës, qu'il restitua la relique de la vraie Croix comme prix de la paix. Elle revint triomphalement à Jérusalem en 628. A cette occasion, Héraclius, orné de ses riches vêtements impériaux, voulu charger lui-même sur ses épaules le bois de la vraie Croix afin de le porter avec plus de pompe jusqu'au Calvaire. Mais, arrivé aux portes de Jérusalem, il fut dans l'impossibilité d'aller plus loin, au grand étonnement de tous. Le patriarche de Jérusalem Zacharie fit alors remarquer à l'empereur qu'avec ses habits impériaux, il était loin de l'état pauvre et humilié du Christ. L'empereur se vêtit alors d'un vêtement pauvre. Il put alors reprendre sa marche et déposer le morceau de la vraie Croix au Calvaire.
Ce glorieux évènement est célébré dans l'Eglise universelle au 14 septembre.
Exalation de la vraie Croix, tableau réalisé par Giambattista Tiepolo
La relique de la vraie Croix divisée en plusieurs morceaux
Pour la relique de la vraie Croix présente à Jérusalem, les épreuves ne sont pourtant pas finies ; aux Perses, succédèrent autre ennemi qui se s'avéra autrement plus dangereux : l'islam.
Après la mort d'Héraclius, la basilique du saint-Sépulcre fut brûlée par les infidèles. Les chrétiens avaient auparavant caché la sainte relique ; elle fut ainsi préservée d'une destruction presque certaine. Voyant les dangers auxquels ils étaient menacés, les chrétiens de Jérusalem décidèrent de diviser la relique de la vraie Croix en plusieurs portions pour la distribuer à différentes églises. De cette manière, si un morceau venait à être brûlé tout ne serait pas perdu de cette insigne relique de la vraie Croix.
Les heureux bénéficiaires d'un tel partage furent, entre autres : l'empereur qui reçut une croix réalisée à partir de la vraie croix; Constantinople (qui en reçu trois), Jérusalem (quatre), Chypre, Antioche, Edesse, (une chacune)... ce partage de la vraie Croix se réalisa au VIIème siècle.
Vers la Croix de Baugé ?
Nous connaissons à peu près les dimensions de la croix laissée à la Basilique du saint Sépulcre à Jérusalem . Elles sont très proches des dimensions de la vraie Croix de Baugé. On peut raisonnablement penser que les autres croix données aux différentes églises avaient des dimensions semblables. A ce stade de notre enquête sur la vraie Croix de Baugé, nous commençons à entrevoir une explication plausible de son histoire. La vraie Croix de Baugé serait une de ces croix données à différentes églises au VIIème siècle et ramenée en Anjou par un croisé. Mais il reste à vérifier l'indentité entre la croix de Baugé et une de ces petites croix. Cela sera l'objet de notre dernier article consacré à cette Croix de Baugé.
Reliquaire de la vraie Croix (Musée du Louvre)