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la vraie Croix de Baugé - 2

La vraie croix de Baugé

Fausse ou vraie relique de la Croix du Christ ?

Avant un regroupement communal en 2015, Baugé était une commune de 3500 habitants située au nord-est d'Angers. Il est vraiment surprenant qu'une ville si modeste possède cette relique de la vraie croix du Christ, que nous avons décrite dans un article précédent et qui mesure 27 cm de hauteur et 9,7 cm de largeur pour la plus grande traverse. Tout cela met en doute son authenticité : une relique si insigne devrait être au moins à la cathédrale d'Angers. D'un autre côté, il serait bien surprenant que cette croix si richement ornée ne soit qu'une supercherie de quelques personnes sans scrupule, qui auraient ramassé dans la forêt voisine deux morceaux de bois qu'elles auraient ornés d'or et de pierres précieuses, pour faire croire que c'est un morceau de la vraie croix.

Cette croix de Baugé mérite qu'on étudie sérieusement son authenticité avant de la considérer comme une fausse relique, ou à l'inverse comme une très précieuse relique de la Passion du Christ Sauveur.

Au retour d'une croisade

La date d'arrivée de la vraie croix de Baugé en Anjou est connue avec certitude ; en l'an 1244, un gentilhomme  tourangeau, Jean d'Alluye, revenant d'une croisade avec cette croix, l'offrit à l'abbaye très florissante  des Bernardins de la Boissière (commune de Denezé-sou-le-Lude). De 1356 à 1456, la vraie croix passa à la chapelle du château d'Angers en raison des risques de pillage dus aux malheurs de la guerre de Cent ans. Sous la protection des ducs d'Anjou la sainte relique fut entourée de vénération et c'est aux ducs d'Anjou que nous devons cette riche décoration.

Croix d'Anjou, croix de Lorraine

Blason des ducs d'Anjou

La famille ducale d'Anjou introduisit dans leurs armoiries cette croix. Selon certains historiens, cette croix d'Anjou est à l'origine de la croix de Lorraine car au XVème siècle des ducs d'Anjou devinrent ducs de Lorraine après la mort de Charles le Téméraire.

Quoiqu'il en soit de cette parenté entre la croix d'Anjou et la croix de Lorraine, après la guerre de 100 ans, les religieux de la Boissière purent récupérer l'insigne relique qui resta dans leur abbaye jusqu'en 1790.

La Croix et la révolution

Après la suppression des ordres religieux le 13 février 1790, les autorités civiles ordonnèrent que tous les vases sacrés et les reliques de l'abbaye de la Boissière, où il ne restait que quatre moines, soient transportés à la sacristie paroissiale de Baugé. C'est alors que la pieuse fondatrice de la communauté du Sacré-Coeur de Marie et de l'Hospice des Incurables à Baugé, Mademoiselle Anne H. de la Girouardière offrit une somme importante en vue d'acquérir la sainte relique de la vraie Croix.

La Croix à l'Hospice des incurables

Hospice des Incurables

L'Hospice des Incurables à Baugé (source : le blog de Quercus49)

La transaction fut acceptée et le 17 octobre 1790 le reliquaire est transféré aux incurables devenant la propriété de la communauté.

Durant toute la révolution la vraie Croix demeura là. La communauté ne fut même pas dispersée, comme protégée par cette insigne relique. Depuis, la relique de la vraie Croix ne quitta plus cette demeure, où elle peut être vénérée tous les jours de 14h15 à 16h30, sauf le mardi et fêtes religieuses.

L'histoire de la vraie croix de Baugé depuis son arrivée en France jusqu'à la révolution montre qu'elle a toujours été reconnue comme un morceau de la vraie Croix du Christ. La vénération des fidèles n'a jamais cessé même si cette vraie Croix est peu connue.

Mais peut-on remonter plus loin encore ? Dans deux prochains articles nous traiterons cette période délicate qui va du temps du Christ jusque à l'arrivée en France de la vraie Croix de Baugé.

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